Récemment nous vous avons partagé un article sur le compostage. Conscients que bon nombre d’habitants de l’agglomération nantaise n’ont pas forcément de jardin, nous avons décidé de vous présenter les moyens qui sont à votre disposition pour composter en appartement !

Composter en appartement c’est possible ! Notamment grâce au lombricomposteur.

Le compostage partagé


Faire partie d’un composteur collectif d’immeuble ou de quartier peut être l’occasion de rencontrer ses voisins. Mais aussi d’échanger des recettes de cuisine ou des astuces pour avoir la main verte !


Comment ça fonctionne ?

Sur cette carte, vous pouvez trouver les composteurs partagés déjà en place sur le territoire nantais.

Il vous suffit alors de contacter le référent du composteur le plus proche de chez vous pour savoir si vous pouvez adhérer. Le nombre de personnes adhérentes dépend de la taille du composteur. Vous pouvez aussi vous présenter à une permanence afin de rencontrer directement les adhérents du composteur ciblé et en apprendre plus sur leur fonctionnement.S’il n’y a pas de composteur partagé près de chez vous, vous pouvez vous porter volontaire en tant que porteur de projet. L’association Compostri organise des réunions mensuelles d’information sur la mise en place d’un composteur partagé. C’est par ici !


Que mettre dans son composteur ?

OuiNon
– Épluchures et fanes de légumes 
– Fruits et légumes abîmés
– Agrumes
– Oignon, échalote, ail
– Restes de repas (poisson et viande inclus, en etits morceaux au centre du compost)
– Marc de café et filtres à café
– Feuilles de thé et sachets de thé
– Coquilles d’oeufs écrasées
– Pain rassis humidifié
– Papiers ou cartons peu colorés (le recyclage reste à privilégier)
– Fleurs fanées et feuilles mortes
– “Mauvaises herbes” (pas montées à graines si possible)
– Petits morceaux de bois
– Tonte de pelouse
– Gros morceaux de bois
– Terre, cailloux
– Cendre
– Déchets animaux en trop grande quantité (pour éviter d’attirer les animaux carnivores : rats, chien…)
– Huiles de fritures (et de moteur bien sûr)
– Déchets médicaux,
– Plastique (sac, petits éléments…), métaux…
– Bouchons de liège, papier cuisson…
– Tissus


La collecte de vos biodéchets


La collecte des biodéchets à Nantes pour les particuliers s’organise ! C’est l’association La Tricyclerie qui expérimente cette initiative suite à de nombreuses demandes des habitants. 


Comment ça marche ?

Il vous faudra souscrire à un abonnement mensuel auprès de l’association. Les tarifs commencent à 8€ par mois et dépendent du volume de vos déchets organiques triés chaque mois. Une fois abonné, vous pourrez déposer le contenu de votre bioseau une fois par semaine, le jour qui vous convient, au point de dépôt choisi lors de votre inscription. Si vous ne disposez pas de seau pour stocker vos déchets organiques, La Tricyclerie en vend à 2€ l’unité pour les seaux de 5L et 2,5€ pour les 10L. La collecte à vélo des déchets aux points de dépôt sera assurée 3 fois par semaine par l’association. Si vous souhaitez bénéficier de compost mature, vous pouvez le signaler et en recevrez à la fin du mois.

Pour tout savoir sur ce projet et participer à la phase test, le mieux c’est d’aller surfer sur la page internet de la collecte pour particuliers de La Tricyclerie et de les contacter.


Que mettre dans son bioseau ?

Voici les premières consignes transmises par La Tricyclerie :

OuiNon
– Épluchures et fanes de légumes 
– Fruits et légumes abîmés
– Agrumes
– Oignon, échalote, ail
– Restes de repas (sans poisson ni viande)
– Marc de café et filtres à café
– Feuilles de thé et sachets de thé
– Coquilles d’oeufs écrasées
– Boîte d’oeufs
– Assiettes et verres compostables, papier kraft, papier journal (celui qui est mis au fond du seau)
– Gros plats en sauce
– Pain
– Essuie-tout teinté
– Papier
– Plastique
– Aluminium
– Couverts dits compostables
– Le PLA (Matière plastique issue de l’amidon de maïs)
– Litière d’animaux


Le lombricompostage


Vous pouvez aussi composter directement de chez vous si vous souhaitez pouvoir réutiliser votre terreau ou votre jus de compost.


Comment ça marche ?

Le lombricompostage fait entrer en jeu les vers de compost qui vont venir terminer le processus de décomposition de la matière organique débuté par les micro-organismes.

Cette technique se met en place dans un lombricomposteur où les vers sont introduits et où les déchets sont déposés sur des plateaux troués, ajoutés successivement les uns au-dessus des autres.

La première étape de décomposition des déchets fraîchement déposés est faite par les micro-organismes (bactéries, champignons, collemboles et acariens). Les vers viendront, dans un second temps, manger les résidus et se nourriront tant qu’il y aura à manger sur le plateau. Ils se déplaceront ensuite vers le plateau supérieur, à travers les trous, en quête de nourriture.

Un plateau vide est ajouté quand le plateau actuel est plein de déchets.

Le lombricomposteur produit du jus, dû à la décomposition des déchets de cuisine. Ce jus est récupéré via un robinet situé en bas du lombricomposteur.

Nantes Métropole propose des aides à l’achat d’un lombricomposteur  avec un remboursement à hauteur de 40€. Mais nous vous recommandons vivement de vous tourner vers un achat d’occasion ou de fabriquer vous-même votre lombricomposteur !

Pour vous aider à démarrer votre lombricomposteur, le site Plus 2 Vers est une vraie mine d’informations. Vous pourrez même y trouver une carte de donateurs de vers (sans blague) !


Que mettre dans son lombricomposteur ?

Pour prendre soin des vers que vous hébergez au sein de votre lombricomposteur, quelques précautions s’imposent :

OuiNon
– Épluchures et fanes de légumes
– Fruits et légumes abîmés
– Reste de repas (avec parcimonie pour le pain, le riz…)
– Croûte de fromage (occasionnellement)
– Coquilles d’œufs finement écrasées
– Essuie-tout et mouchoirs
– Feuilles mortes, plantes sèches
– Marc de café, thé, filtres et sachets
– Ail, oignon (car ils sont vermifuges)
– Agrumes
– Produits laitiers, viande ou poisson
– Graisses et produits huileux (sauces)
– Litière d’animaux
– Terre et aiguilles de conifères
– Graines (de melon, de courge…)
– Cendres
– Tissus

Pensez à bien couper en petits morceaux vos déchets ainsi que le papier ou carton ajouté.


Réussir son lombricompost

Le démarrage du lombricomposteur est une phase délicate et se fait par étapes.

  • Une litière doit être constituée sur le premier plateau de votre lombricomposteur. Pour cela, déposez des matières riches en carbone (papier journal, morceaux de carton, boîte d’œufs déchirée, etc.), humidifiez-les et ajoutez éventuellement une fine couche de terreau. La litière permet de retenir l’humidité et d’aérer.
  • Les vers sont introduits dans la litière et découvrent leur nouvelle maison. Il faut démarrer avec environ 500 vers, un vrai bataillon !
  • Après quelques jours, il est possible d’ajouter une poignée de vos déchets de cuisine.
  • Quand les déchets commencent à se décomposer, vous en déposez de nouveau en petite quantité.
  • Vous pouvez augmenter la dose de déchets au fur et à mesure en veillant à ce que les vers se reproduisent et suivent le rythme de décomposition des déchets incorporés.

Comme pour le compostage de jardin, il faut respecter les critères d’humidité, d’aération et d’apport de nourriture.

  • Il faut apporter autant de déchets issus de la cuisine que de papier/carton (en volume) pour garder un bon ratio azote / carbone.
  • Il est nécessaire d’aérer le compost de temps en temps pour éviter que son odeur soit dérangeante.
  • Le lombricomposteur doit être protégé de la pluie et du soleil. Sa température doit être maintenue entre 15 et 25 °C environ.
  • Il est possible de laisser votre lombricomposteur lorsque vous partez en vacances (3 semaines). Il n’est pas nécessaire d’ajouter plus de nourriture. Il faut s’assurer que le lombricomposteur est situé dans un endroit frais et protégé. Le robinet doit être laissé ouvert afin d’aérer, en prenant soin de placer un récipient dessous afin de récupérer le jus.

Comment utiliser son lombricompost ?

Le thé ou jus de compost récolté doit être dilué dans 10 volumes d’eau avant d’être utilisé comme engrais pour arroser ses plantes.

Après environ 4 mois, le lombricompost est de couleur homogène brune, sans présence de déchets  et d’une consistance qui dépendra du taux d’humidité. Lorsque vous récupérez votre lombricompost pour la première fois, vous constaterez qu’il est plutôt humide. Il sera donc nécessaire de laisser sécher un peu avant de l’utiliser.

Le lombricompost est particulièrement riche en matières organiques. De ce fait, il est conseillé de le mélanger à la terre et de ne pas l’utiliser pur la plupart du temps. 



Le compostage Bokashi


Si vous êtes réticents à l’idée d’adopter des vers (qui restent toutefois bien au chaud dans leur lombricompost, rassurez-vous), il existe une autre alternative pour composter les déchets de votre cuisine.


Comment ça marche ?

Méthode alternative au compostage, le Bokashi (mot japonais signifiant “matière organique fermentée”) est un processus de fermentation qui transforme les déchets alimentaires déposés dans un récipient hermétiquement fermé en engrais. Ce processus est rendu possible grâce aux micro-organismes efficaces, appelés EM. Actifs dans un milieu anaérobie, soit sans oxygène, ils agissent sur la matière organique déposée dans le récipient et empêchent sa décomposition.

Très facile à mettre en place, il suffit d’être équipé d’un seau Bokashi (seau avec une fermeture hermétique et un robinet en dessous pour l’évacuation des liquides), de son Bokashi (généralement son de céréale enrichi aux fameux EM) et surtout de déchets organiques.


Que mettre dans son seau Bokashi ?

  • Aliments cuisinés ou avariés
  • Reste de légumes et de fruits dont agrumes, ail, oignon
  • Viandes crues ou cuites, poissons, petit os
  • Coquilles d’œufs écrasées
  • Produits laitiers
  • Marc de café, thé, filtres et sachets
  • Fleurs fanées

Tous vos déchets alimentaires y trouveront donc leur place, une fois coupés en petits morceaux.


Réussir son compost Bokashi

Les étapes de réalisation sont simples et sont un ajout de couches successives :

  • Dans un premier temps, le fond du seau, encore propre, doit être recouvert de son Bokashi.
  • Ensuite, vous pouvez y ajouter vos déchets organiques.
  • Par-dessus ces déchets, une autre couche de son Bokashi doit être déposée afin que les déchets soient entourés par les EM.
  • Enfin, il est nécessaire de bien tasser avant de refermer le seau afin d’enlever un maximum d’air.

Ces opérations sont à répéter jusqu’à ce que votre seau soit plein. Votre seau doit être ouvert le moins souvent possible afin de respecter les conditions anaérobies.

Au cours du remplissage de votre seau, pensez à extraire régulièrement le jus. Ce liquide est riche en nutriments et très bon engrais pour les plantes, à condition de le diluer à 1% dans de l’eau. Vous pouvez aussi utiliser le jus pour nettoyer vos bouches septiques, sans le diluer cette fois. C’est du deux en un, pratique !


Comment utiliser son compost Bokashi ?

Une fois votre seau rempli, il faudra le laisser fermenter durant 15 jours. Le compost Bokashi est prêt lorsqu’il dégage une odeur douce de fermentation et non une odeur rance et putréfiée. Si votre compost est prêt, vous aurez obtenu un amendement riche en nutriments.

Acide, il ne peut être utilisé pur et doit toujours être mélangé à de la terre sinon il risquerait de brûler les racines de vos plantes. Il faudra attendre une à deux semaines après l’avoir mélangé à la terre pour l’utiliser pour vos plantations, le mieux étant de le placer en profondeur à une vingtaine de centimètres.


Pour récapituler…


Même en appartement, il est possible de réduire le poids de vos ordures ménagères. Grâce au compostage, qu’il soit fait à l’extérieur ou chez vous, vous réduirez le poids de votre poubelle. Ainsi que son poids pour la planète ! Enfin, vous pourrez fertiliser naturellement vos plantes ou participer l’amendement organique des sols aux alentours. Alors, prêts à composter ?


… Et pour aller plus loin !



Par Clara P. et Manon L.
Edité par Manon